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L’école de la pensée correcte

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C'est la dernière lubie de ce gouvernement délirant : imposer son concept de l'égalité des sexes aux élèves. Comme beaucoup d'initiatives socialistes, l'idée semble généreuse et humaniste et il n'est pas facile de s'y opposer sans paraître vilainement sexiste.

L'égalité des sexes n'est pas une science, mais une valeur

L'école ne peut pas enseigner une valeur, elle ne peut que la transmettre au travers de son fonctionnement de la même façon que la discipline et le respect, par exemple.

Lorsqu'un professeur entend un élève de 6e traiter une fille de pute sans réagir, on peut donner tous les cours du monde sur le respect ou l'égalité des sexes, ces valeurs ne seront pas acquises. Lorsqu'un professeur accepte que son cours soit perturbé par des bavardages ou des sonneries de téléphone, les élèves comprennent que le respect et la discipline sont des valeurs d'autrefois.

La sensibilisation à l'égalité des sexes ne devrait donc pas viser les élèves, mais seulement les professeurs et surveillants.

Est-il utile de sensibiliser à l'égalité des sexes ?

Je ne le pense pas. L'école doit transmettre le respect à autrui quel que soit son sexe, sa couleur, son handicap, sa religion, son âge, etc.

Imposer le respect de chacun pour chacun est simple, bien plus simple qu'un accent porté sur une seule catégorie de personnes. Comme en témoigne une enseignante, devoir réfléchir à chacun de ses propos pour vérifier qu'ils valorisent bien l'égalité des sexes est contreproductif :

« Une enseignante prend la parole : "Franchement, on est gênés. On n'est plus naturels depuis qu'on fait ça." L'inspectrice la prie de poursuivre. "Eh bien, je me surveille, je fais attention." » [source]

Malheureusement, cette enseignante a eu beau faire attention, elle n'a pas su accomplir son évangélisation :

« L'enseignante cherche un exemple. Ah, voilà. Au retour des vacances de Noël, elle a vécu "un moment de langage" avec deux garçons. Ils lui ont dit qu'ils avaient reçu des cadeaux qui n'étaient "pas des cadeaux de filles". La maîtresse a saisi l'occasion de déconstruire cette idéologie demandant aux deux récipiendaires farauds quel était donc ce cadeau réservé aux seuls garçons : des PlayStation. Elle se tait. » [source : ibid]

Je vous recommande d'ailleurs la lecture intégrale de cet article sur la formation aux ABDC de l'égalité car on y perçoit à quel point l'expression deviendra compliquée afin d'éviter le moindre soupçon de sexisme.

J'ai bien peur qu'on en vienne à enseigner cette horrible forme d'accord qui prétend éviter le sexisme et qui n'est qu'une ignorance du neutre en français : les acharné-e-s du genre, les frustré-e-s de tout genre, les flippé-e-s du politiquement correct, etc.

La meilleure façon de lutter contre les exclusions reste l'instruction

On l'ignore trop souvent, les mathématiques, le latin et bien d'autres matières ont un intérêt caché et pourtant crucial : apprendre à raisonner, à analyser, à déduire. Lorsqu'on abandonne ces matières au profit d'enseignements secondaires ou fantaisistes, on pénalise gravement les élèves en les privant des capacités qui leur permettraient de s'élever.

De la même façon, le français aujourd'hui est enseigné d'une manière particulièrement désastreuse. On apprend aux élèves à faire des analyses linguistiques au lieu de leur faire découvrir les beautés et l'utilisation de la langue.

Pire encore, quand la lecture n'est pas maîtrisée, c'est tout l'avenir de l'enfant qui en souffre et, au-delà, toute la société qui y perd. Un élève qui déchiffre difficilement un texte ne pourra pas le comprendre, ni le retenir, prendra les livres en grippe et ne pourra s'informer ou s'instruire qu'au travers de supports visuels (vidéos, photos, etc.). Il faut bien le reconnaître, Socrate avait du mal avec son iPhone et n'a jamais su faire un Vine correct.

Avant de réfléchir au concept absurde d'enseignement de valeurs, j'aurais aimé que ce gouvernement réfléchisse à la restauration de l'école. Il est urgent de redonner aux enfants le goût d'apprendre. Il est aussi urgent de rendre aux professeurs la satisfaction de voir leurs élèves progresser grâce à eux.

Faut-il en revenir à l'école d'antan ?

Tout dépend de ce qu'on entend par "école d'antan". S'il s'agit d'une école où la discipline et le respect règne, où des matières sont enseignées, où les classes sont attentives, oui, il le faut. S'il s'agit de reprendre les méthodes d'enseignement de 1900, je suis moins formelle.

Pour le calcul, on peut s'inspirer de ce qui se fait ailleurs, par exemple. La méthode de Singapour a fait ses preuves et mérite qu'on s'y attarde en haut lieu.

Il y a beaucoup de choses à faire pour restaurer l'école et rendre aux élèves ce qui leur est dû au lieu d'en faire un camp des Jeunesses najatiennes.

Sur le sujet, je vous recommande cet article : ABCD et b.a.-ba : l'égalité ne se décrète pas, Mme Vallaud-Belkacem ! par Jean-Paul Brighelli.

[Copyright : Delphine Dumont - Tous droits réservés]

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