Comme en écho à mon article sur l'école en France, deux articles sont parus ces derniers jours et ont attiré mon attention.
Trois conseils d'un enseignant au professeur Peillon par Ali Devine.
Extrait
« Ma première suggestion au ministre serait évidemment de revoir en profondeur sa réforme des rythmes. Dans une interview récente, le Ministre a présenté cette réforme comme le fait de «donner aux enfants une matinée supplémentaire pour apprendre à lire». C'est jouer sur les mots, car le temps scolaire n'a pas changé d'un iota depuis la calamiteuse réforme Darcos. C'est aussi occulter un fait essentiel: par rapport à ce qui se faisait il y a vingt ans, un élève de cours élémentaire consacre 100 heures de moins chaque année aux matières fondamentales (français, mathématiques, éveil, devoirs). Par rapport à un élève d'il y a cinquante ans, la différence est de 250 heures… »
M. Peillon, l'école n'est ni l' annexe de la maison, ni celle de l'Etat
Extrait
« Mais cette fonction extra-académique de l'institution scolaire doit demeurer très accessoire au regard de la mission de transmission des connaissances ; elle ne peut être remplie qu'en harmonie avec la famille, qui est le premier et principal responsable de l'enfant. A défaut, l'enfant est déchiré de façon schizophrène entre deux tendances contradictoires, ce qui est très déstructurant. Pour que règne la confiance, il importe que l'école reconnaisse le primat éducatif de la famille, et qu'elle les informe en toute transparence de ses buts, moyens et résultats. C'est précisément là que le bât blesse en France. Les droits des parents sont réduits à la portion congrue. »
J'en profite pour ajouter ce document sur l'étude PIAAC. On parle souvent de l'étude PISA et des performances catastrophiques des écoliers français, on parle moins de l'étude PIAAC, peut-être parce que c'est pire…
Étude PIAAC - France (.pdf)
Introduction
« Les compétences en littératie et en numératie des Français se situent parmi les plus basses des pays participant à l’évaluation(24). Mais les différences de compétences entre générations sont assez marquées par comparaison avec les autres pays.
Les scores des Français varient sensiblement en fonction de leur niveau de formation et de leur origine sociale, et dans une mesure bien plus importante que dans la moyenne des pays participants.
Les différences de compétence en littératie entre les individus nés en France et ceux nés à l’étranger sont plus marquées
que dans la moyenne des pays participant à l’évaluation, et la progression des compétences avec la durée de résidence dans le pays est très limitée.Les compétences en littératie et en TIC sont peu demandées dans le cadre professionnel, tout comme celles en résolution
de problèmes complexes. Par contre, les employeurs français comptent parmi ceux qui utilisent davantage les compétences en
numératie des travailleurs.En France, comme dans tous les pays participant à l’évaluation, on décèle une relation positive et significative entre d’une part, le niveau de compétence en littératie et en numératie, et d’autre part, le salaire horaire et la probabilité d’
occuper un emploi. Toutefois, en France, cette relation est plus faible que la moyenne. »